Chants yogiques – la mélodie animant les mots

Chants yogiques
Les chants yogiques – de fascinantes traditions

Pour poursuivre notre série d’article mettant en scène musique et méditation, nous allons nous intéresser à présent à certaines caractéristiques fascinantes des traditions sonores bouddhiques. Ngala Nor’dzin Pamo, qui est l’auteur de ce qui va suivre, donne des conseils à ceux qu’un tel sujet pourrait interpeller. En effet, les chants yogiques occupent une part importante dans le domaine de la méditation sonore.

Voici, pour les personnes qui aimeraient se mettre à cette forme de chant aussi apaisant que régénérant, quelques informations utiles.

Chants yogiques

Il existe différents types de chants ayant différentes histoires et traditions. Nous allons examiner de plus près le chant yang et le comparer au dön-pa, deux techniques pouvant parfois se montrer similaire.

Le dön-pa

Adapté de cet article.

Dön-pa (’don pa) en tibétain signifie chant ou récitation liturgique : répétition de textes et de pratiques religieuses. Selon la tradition du pratiquant, cela peut être réalisé de manière monocorde ou en musique. Dans le dön-pa, les mots sont importants et nous y prêtons attention tout en les chantant.

Il existe deux types de dön-pa : soutra et tantrique. Dans le dön-pa soutra c’est le sens des mots qui est important. Dans le dön-pa tantrique, en revanche, les mots sont utilisés comme un guide pour la visualisation. La mélodie sert à donner de la vigueur aux mots, pour les animer.

Le yang

Les expressions yang (dByangs) ou Dzogchen Gardang (rDzogs chen sGar gDangs) sont habituellement simplement traduits par « chants yogiques ». Ceci parce qu’il n’existe à ma connaissance rien d’équivalent dans les traditions et religions occidentales. Nous utilisons le mot “chant” car c’est celui qui retranscrit le mieux  ‘lu’ (gLu) qui décrit un morceau de musique tel qu’une chanson populaire.

Dans le cas du yang, le sens des mots chantés n’est pas conceptuel, car le concept est une tendance du Dzogchen. Sa fonction principale est en fait la découverte de la conscience dans la dimension sonore.

Certaines formes de yang sont accompagnées d’instruments vajra et d’autres non. Quand on parle de yang, les instruments sont aussi importants que la voix et l’on retrouve cette fameuse présence d’une conscience dans la dimension sonore dans la musique. Les sons des instruments aident et soutiennent cette prise de conscience de la dimension sonore.

Il ne faut pas se forcer ou se contraindre durant le yang. Ainsi, il est important de laisser couler naturellement la voix. Il faut être ouvert et détendu, et autoriser la voix à recourir à son audace naturelle, sa liberté. Cela dépasse le cadre du yang, car chanter en soi est positif et revigorant. C’est souvent l’opinion exprimée par toutes les cultures autour du monde.

Il a aussi été démontré que chanter en groupe est utile en tant qu’introduction au yang, pour progresser rapidement. Afin de s’améliorer dans sa pratique du yang, donc, il convient de suivre l’umdzé (chant de tête) de manière proche afin de maintenir une bonne sensibilisation à la hauteur, au timbre, au rythme, au phrasé, crescendo, diminuendo etc.

Le yang ou le dön-pa ?

On croit généralement que toute pratique vocale relève du yang tandis que ce qui est moins mélodieux est dön-pa, mais ça n’est pas nécessairement vrai. Par exemple, le Lama’i Naljor de Machig Labdrön est mélodique, mais relève du dön-pa tantrique. Puis, la récitation rapide du mantra de Vajra Guru est presque monocorde dans sa forme et elle est considérée comme un yang. Ce n’est pas la mélodie ou l’absence de mélodie qui est déterminant pour la classification. C’est plutôt si le choix des mots est important ou si la présence de ceux-ci n’est qu’un support à la détection de la conscience par l’oreille.

Pratiquer la technique du yang

Parfois, il vous sera demandé de maintenir une note plus longtemps. Si cela excède votre capacité respiratoire, n’essayez pas de fragmenter votre respiration. Cela pourrait perturber le processus spirituel du yang. Prenez une grande respiration naturelle et soit simplement attendez que l’umdzé se termine, soit continuez à chanter la note jusqu’à la fin de l’umdzé.

Il est important de conclure en harmonie plutôt que d’entrer en concurrence avec l’umdzé. Ne vous inquiétez pas pour les fausses notes, elles font partie naturellement de votre énergie vocale, et à ce titre font partie de l’exercice. Nous ne cherchons pas à être le rouage parfait d’un chœur parfait, nous cherchons à entrer dans la dimension sonore.

Parfois, le yang pourra se révéler très complexe et subtile dans son exécution. Essayez simplement de percevoir ces subtilités, même si vous ne pouvez pas les exécuter toutes tout de suite. Essayez d’éviter d’aplatir la mélodie afin de le rendre plus facile à chanter. Par exemple, il peut y avoir une tendance à laisser un trille de cinq notes se glisser dans trois parce que c’est plus facile. Les Occidentaux, en dehors de ceux ayant une formation musicale (classique / jazz…)-sont habitués aux modalités des musiques pop et folkloriques dans lesquelles le tempo et le rythme sont standardisés. Ceci fait que souvent, ils ont tendance à aplatir ou à homogénéiser le yang selon une modalité qui leur semble plus familière.

Nous espérons que ces quelques éléments vous aideront à vous y retrouver plus facilement dans cet univers. Celui-ci peut parfois paraître difficile d’approche mais il recèle une richesse et une puissance insoupçonnées. Nous avons examinés, toujours sous la dictée de Ngala Nor’dzin Pamo, l’un de ces fameux chants yogiques. Nous vous invitons à consulter notre article sur le chant yogique – Lama’i Naljor de Machig Labdrön en cliquant ici.

Sujets abordés dans l’article :

  • Chant de yogi
  • Chants des yogis
  • Chants yogiques
  • Méditation sonore
  • Méditer en chantant


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